Claudie Chéneaux
Claudie Chéneaux, née en 1927
Message à nos 24 petits-enfants et un seul arrière, actuels.
Nous avons su, par GeneWeb que, nous, les vieux parents, nous sommes issus du même couple... à la 28è génération. Mais nous savons bien que nous sommes tous des humains issus d’un même couple d”hominidés” ou “d’homininés”, la science balbutie encore. Nous sommes frères et soeurs, à accueillir et à aimer dans le respect de la différence de l‘autre.
Mon message, pour que l’évolution se fasse dans une harmonie semblable à celle d’un orchestre où chaque instrument et chaque voix autres font un ensemble agréable à écouter, c’est de se souvenir que “Nos actes nous suivent”. Ce que nous disons, ce que nous faisons a une incidence dans l‘ensemble humain, nous sommes uniques dans la généalogie humaine, mais nous ne sommes pas conscients le plus souvent de la portée de notre comportement. Cependant souvenez-vous que chaque acte qui honore la personne fait progresser la conscience humaine; chaque acte qui avilit fait régresser “le village planétaire”.
Je suis née 9 ans après la fin d’une guerre, et 12 ans avant le début d’une autre, affrontements mortels que certains hommes aiment bien, en fait. Mais le sport est là pour canaliser les pulsions, à la loyale. Petite créole, née de parents arrivés à la Martinique au XVIIè xiècle, j’ai su, par la mémoire ambiante, que l’esclavage avait existé, cette indignité déclarée aujourd’hui “crime contre l’humanité”. La généalogie de l’Africain avait été coupée à la racine.
Un jour viendra, si vous y travaillez, où la manipulation du corps dans “la prostitution”, cet esclavage odieux, sera déclarée aussi “crime contre l’humanité“. Le corps des femmes en particulier n’est pas une marchandise, un objet de service, comme il a été vu depuis l’aube des temps. Il y eut même “des prostituées sacrées” au service des prêtres. La moitié féminine de l’humanité est encore entravée dans les survivances d’un passé qui l’asservit sans qu’on veuille le savoir ou l’admettre.
La femme est dépersonnalisée, la généalogie le démontre. En se mariant, elle perd son patronyme (celui de son père) auquel elle était habituée, elle perd jusqu’à son prénom, devenant Madame Untel. Aujourd’hui encore, dans les faire-part de mariage, prénom et nom des mères des marié-es sont occultés, d’où la difficulté des généalogistes de les situer.
Dans les religions, les femmes sont tenues de se taire et de se cacher : burka des femmes afghanes, mais aussi voile des religieuses et nom nouveau qui leur est donné encore, voile des jeunes mariées très symbolique, et puis tous les autres voiles, comme par exemple celui de la virginité, déclarée telle, de Marie “mère de Dieu et épouse de Dieu” (mais qui n’est pas déesse), inceste digne de Zeus (d‘où vient le vocable “Dieu“ d‘ailleurs).
Curieuse généalogie que celle d’un Dieu en trois personnes masculines, me demandait un jour un petit garçon de 7 ans, fort dégourdi ! En gros, c’était ceci : “Sachant que Jésus est fils de Dieu, comment Marie peut-elle être la mère du père de son fils ?” Les enfants posent les bonnes questions. “Un père éternel, un fils né de toute éternité avec une mère humaine, fécondée subrepticement par un petit oiseau”, il ne saisissait pas les paroles du Credo chrétien.
Puisses-tu, jeune ado actuel, faire réfléchir les hiérarchies religieuses qui ne voient pas les sophismes séculaires et continuent à véhiculer des incohérences, écartant toujours de leur passage la féminité jugée encombrante, pourtant bien utile, dans notre généalogie humaine et spirituelle ! Leurs actes les suivent... Le spirituel fait recette, mais plus le religieux.
Religion veut dire relier, religere, mais ce peut être aussi relire, relegere. Relire le passé, les textes, tout ce qui a été écrit unilatéralement, c'est un service à rendre à la science de la lignée humaine.
Claudie, le 13 décembre 2001.